Gravures de l'Ars Moriendi de 1495, exemplaire de la Bibliothèque Diocésaine de Nancy

Les Ars Moriendi, autrement dit "art de bien mourir", sont typiques de la mentalité de la fin du moyen âge et de la renaissance. Hantés par les épreuves douloureuses que traverse l'Europe à cette époque (guerres, épidémies...), les hommes mettent la mort au centre de leurs préoccupations. Afin de lutter contre l'angoisse, se développent des genres littéraires et artistiques tels que les danses macabres, les "vanités", et bien sur les Ars Moriendi.

Les Ars Moriendi se ressemblent souvent mais on remarque des différences lorsqu'on compare différents exemplaires. Les gravures sur bois occupent dans notre exemplaire une place très importante. Elles nous présentent un homme qui se trouve au seuil de la mort. Des anges viennent au chevet du mourant pour l'amener à entrer au paradis. Mais des démons (pour lesquels l'artiste a été particulièrement inspiré) tentent de retenir l'agonisant en lui faisant regretter ses richesses matérielles dont il va devoir se séparer.

La lecture des gravures n'est pas évidente à première vue. Il faut distinguer le monde terrestre (le mourant, son lit, ses amis et sa famille) et le monde immatériel, spirituel, surnaturel auquel appartiennent anges et démons; seul le mourant a accès à cet univers spirituel, il est à cheval entre les deux mondes. Pour lui le voile s'est déchiré entre le monde matériel et le monde spirituel. La famille du mourant est dans le monde matériel mais ne voit pas les démons. En revanche, ceux ci voient les vivants et s'amusent à leurs dépens sans qu'ils ne s'en rendent compte.

Les parchemins déroulés sur lesquels sont inscrits des mots sont l'équivalent des bulles des bandes dessinées. Cela montre les propos qui sont tenus par les démons et les anges.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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