Javascript Menu by Deluxe-Menu.com L'oeuvre de Pierre Joubert

LES ILLUSTRATIONS RELIGIEUSES DE PIERRE JOUBERT

par B. Stelly, directeur de la Bibliothèque Diocésaine de Nancy

 

L’exposition du 3 novembre 2002, à la Bibliothèque diocésaine, était consacrée à un hommage à Pierre Joubert, décédé en janvier. 25 panneaux, des posters et de nombreux livres étaient présentés. Ce dessinateur n’est pas un inconnu pour ceux qui ont été scouts ou lecteurs de la collection Signe de Piste. Mais son oeuvre est beaucoup plus diversifiée comme les visiteurs ont pu le constater par ses nombreuses contributions aux éditions Marabout, Hachette, Ouest-France, Fleurus, Spes etc. Et Pierre Joubert a aussi illustré des thèmes religieux avec talent et originalité. C’est ce que nous allons essayer de montrer.

Le premier livre de fiction illustré par Pierre Joubert est celui d’un jésuite, Maurice Rigaux[1] : Le jardin des mystères, publié par les éditions Spes en 1931 (2e éd. 1932). Quatre garçons en vacances, perdus dans une carrière, s’endorment et entrent dans le Jardin des mystères du monde, de la foi etc. Les enfants rencontrent Jésus, Marie, Paul et même Méphisto ! Pierre Joubert a réalisé la couverture, Marie et les quatre enfants, et dix illustrations. Le trait n’a pas encore la simplicité expressive qui apparaît à la fin des années 1930. Qui du jésuite ou du jeune illustrateur de 21 ans est responsable du choix des sujets illustrés ? Le plus original est celui d’une ville “fantastique, toute de fer et d’acier”, avec “au centre une tour gigantesque : plusieurs tours Eiffel l’une sur l’autre, pleine de monde qui festoye, qui chante, qui fait le péché ouvertement... - Les impies des derniers temps, dit tout haut Louis dont la voix tremblait, qui ont préféré au règne de Dieu le culte de Méphisto” (p. 177). Joubert tente une représentation de cette ville où l’homme est en danger... Personnages inattendus dans cet ouvrage d’initiation religieuse : les indiens ! Avec sorcier et idoles (2 illustrations sur un total de 9).

Autre genre littéraire illustré par Pierre Joubert : la vie des saints. La merveilleuse légende de saint Georges, patron des scouts, de Jacques Michel [2], est publiée par les éditions Spes, (1934), préfacée brièvement par le maréchal Lyautey et approuvée par le chanoine Cornette, un des fondateurs des Scouts de France.

Pierre Joubert reprendra souvent la représentation de St Georges notamment pour des couvertures de la revue Le Scout de France, L’Escoute, puis Scout [3].

Trois petits enfants, un conte brodé autour de la légende de St. Nicolas par Jacques Michel [4], paraît chez Alsatia, en 1940. Le graphisme semble pourtant apparenté à des dessins nette- ment antérieurs. Hélas, il faut admettre de la part de l’auteur des aspects antisémites : le Père Fouettard est juif. “Je suis né, il y a des centaines et des centaines d’années. J’étais juif. Je fis donc, comme il se devait, du commerce en mon pays, et j’accumulai ainsi de grandes richesses. Je ne faisais pas un bien louable métier. Le désir toujours plus grand que j’avais d’augmenter mon trésor, me conduisait à profiter de la misère d’autrui pour m’emparer adroitement de ses biens” (p. 14-15). Il se fait voler son trésor par un gamin. St Nicolas intervient auprès de celui-ci pour qu’il rende le butin. Le riche juif se souvient de la parole de Jésus : “Donne tous tes biens aux pauvres et suis-moi...”, il distribue ses biens. A sa mort, le marchand juif est accueilli par St Nicolas et devient le compagnon de sa visite annuelle aux enfants. Un des dessins de Pierre Joubert ressemble trop à ceux de la future propagande de Vichy (page 16, voir ci-dessous).

Il ne faudrait cependant pas en tirer des conclusions hâtives. A cette époque, la liturgie catholique comporte encore, hélas, la mention de “juifs perfides” dans la liturgie du vendredi saint : oremus et pro perfidis Judaeis...

D’autres représentations de saints sont commandées à Pierre Joubert pour des couvertures ou des illustrations historiques. Marie, seule ou dans une scène des évangiles : Annonciation [5] ; arrivée à Bethléem [6] ; Noël [7], Vierge à l’enfant [8] ; crèche pleine de fraîcheur dans Bayard n° 78 (1957). Une couverture de Scout pour Noël propose une composition originale. Bien avant Arcabas [9], Pierre Joubert tente avec succès une illustration théologique où le mystère de Pâques est présent dès la nativité : Marie tient en effet une croix sur laquelle est figurée l’enfant Jésus.

L’album Badge blanc : fêtes de Notre-Dame et extraits évangéliques illustrés (Ed. de l’Orme rond, 1984) contient des dessins originaux et des reprises des albums consacrés aux évangiles. Le dernier dessin figure une Vierge au Rosaire qui ferait une simple et belle “Vierge de Lourdes” (p. 47). Le baptême de Clovis par saint Rémi fait partie de l’album consacré à Clovis aux éditions Hachette dans la collection “Histoire-Juniors” (1983, pages 18 et 19) et la couverture de 496, saint Rémi, au commencement chrétien de la France... de Rémi Fontaine aux éditions Elor (1995), illustration de la dernière période pendant laquelle Pierre Joubert ne voyait plus très bien. Jeanne d’Arc a droit à un traitement de faveur ; elle avait été canonisée en 1920. Elle est présente dans l’album Clovis mentionné ci-dessus, en page de garde, au sacre de Charles VII [10]. Sainte Odile illustre la couverture d’un almanach diocésain alsacien (plusieurs années). Joubert n’était pas le dessinateur des louveteaux, il a cependant représenté plusieurs fois saint François d’Assise, notamment dans une série de quatre cartes postales imprimées pendant la guerre en zone occupée [11], où l’on retrouve saint Georges et un saint pour chaque branche du scoutisme alors interdit dans cette partie de la France. Même s’il tarde à être reconnu par l’Eglise, mentionnons Charles de Foucauld que Pierre Joubert dessine plusieurs fois : couverture du Marabout Junior n° 153 (1959) et dans l’album de Marcel Santana : La vie exemplaire de Lyautey [12]. La série de romans historiques de Louis de Wohl aux éditions Alsatia sera l’occasion de très belles jaquettes illustrées : saint Thomas (Orage sur Aquin, 1957), Le vainqueur de Lépante, saint Paul (Glorieuse folie, 1960) , par ailleurs patron des Routiers, le centurion du calvaire (Le témoin de la 9e heure, 1958), (Le lion de Navarre, 1956). Les saints patrons du scoutisme font partie du décor du local ; Beaumanoir [13] en donne des modèles à réaliser.

Dans les années quarante, paraît chez de Gigord, dans la collection “Mowgli”, donc à l’intention des louveteaux, une biographie signée par Véra Barclay [14], intitulée Le saint viking, saint Olaf de Norvège, suivie de courtes présentations des Pères du désert (“Moines et dragons”), d’une “Lettre de saint Grégoire à Satan” et des “Trois victoires de saint Ambroise”.

Comme tous les artistes, Pierre Joubert est inspiré quand il s’agit de dessiner le diable[15] ou des dragons. Les anges sont plus convenus, même dans l’édition illustrée des Oeuvres d’Arthur Rimbaud (Fleurus, 1995, p. 210) ; saint Michel réalisé en bois [16]. Une vision humo- ristique du paradis est reproduite dans Boute en train (Orme rond, 1983, p. 102).

Jésus ne semble pas très souvent représenté seul dans les revues scoutes. Il faudrait pour le vérifier, procéder à une enquête minutieuse des collections. Mais Pierre Joubert a eu la chance de se rattraper par des commandes spécifiques. En 1950, Marie Fargues publie Dieu aime les hommes : introduction des enfants au catéchisme (Mame, 225 pages). Joubert illustre pour la première fois un ensemble de scènes des évangiles et les sacrements. Il reprendra beaucoup de ses dessins pour l’illustration des Evangiles, édition pour enfants par l’abbé Henri Viot, en 1953. L’édition de luxe de ce volume comporte quatre illustrations en quadrichromie. Nouvelle édition en 1969 sous le titre : Jésus te parle, c’est-à-dire L’Evangile, avec quelques dessins supplémentaires et une couverture où Jésus parle à des enfants du XXe siècle. Une édition de petit-format, abrégée, intitulée Entrée dans l’évangile, a été publiée par Téqui en 1976.

Marie Fargues publie un autre album religieux pour enfants, Jésus est venu, qui connaîtra deux éditions dont les couvertures en quadrichromie diffèrent. La première, en 1951, présen- te Jésus en gros plan, de profil, main levée, avec une ville et une foule en arrière-plan. La seconde montre Jésus au milieu de ses disciples. Cette nouvelle série, en bichromie, de dessins sur les évangiles est plus dépouillée, semble plus libérée des modèles traditionnels que la série pour l’abbé Viot qui est pourtant publiée ensuite. Faut-il y voir l’influence du client ou de l’éditeur ?

L’année liturgique suscite des illustrations régulière et oblige à trouver de nouvelles formes d’interprétation : Noël, Pâques, l’Assomption [17] sont les rendez-vous habituels des revues scoutes. Pierre Joubert essaye des actualisations de ces fêtes. Par exemple, la couverture de Noël de Bayard n° 26 montre trois enfants de races différentes pour les trois mages.

Il est difficile d’identifier, de représenter la vie chrétienne quotidienne, celle qui correspond aux Béatitudes ou à la parabole du jugement final dans l’évangile de Matthieu (25, 31 s.). Parmi les milliers d’illustrations de Pierre Joubert, il y en a certaines qui tentent de le montrer. Il faut cependant revoir les textes de près. D’abord ce qui est encore lié à la pratique religieuse : l’assistance à la messe [18], la sortie de la messe [19], les pauvres à l’église et une dame patronnesse [20], l’interpellation d’un gamin pilleur de tronc [21], la restauration d’une chapelle, les petits chanteurs [22] etc.

Ensuite, ces gestes et actes qui engagent la foi. Et on peut alors penser à de nombreuses illustrations : réconciliations, services rendus (la fameuse B.A.), accueil de l’autre différent et même l’expression de l’amitié, thème omniprésent dans la littérature illustrée par P.J.

Les albums de la collection La vie privée des hommes (Hachette) lui donnent l’occasion d’illustrer des scènes religieuses ou des épisodes de l’histoire. Dans Au temps des royaumes barbares, deux pages sont consacrées aux “Clercs, moines et missionnaires” dont saint Walfroy, ermite des Ardennes (pages 24-25) ; “Les malheurs du temps” (p. 26-27) présentent le rôle de l’église pour régler le sort des enfants abandonnés, l’assassinat de Prétextat, évêque de Rouen ; “Croyances et pratiques magiques” avec une fête païenne à Autun, le tombeau de saint Martin vénéré par les fidèles ; “L’école des moines” (p. 30-31) ; “Les heures de la vie” : bénédiction nuptiale, baptême par immersion (p. 32-33) ; “Cités et citadins” : la procession des baptisés de Pâques (p. 45) ; “Dans le quartier des artisans” : orfèvrerie religieuse (p. 47). L’album Au temps des Mayas, des Aztèques et des Incas... (1981) n’oublie pas les rites religieux de ces peuples (p. 52-55). Celui qui est consacré Au temps des guerres en dentelle... montre le rôle de l’église dans le domaine des sciences (p. 15), dans la distribution de vivres aux pauvres et l’assistance aux condamnés (p. 31), dans l’éducation (p. 37), mais aussi un jeune abbé jouant à colin-maillard en joyeuse compagnie (p. 41) et “Les Eglises et leurs dissidents” (p. 56-57).

Il en est de même avec la collection L’Histoire illustrée des éditions Ouest-France. Les hommes de la préhistoire (1985) avec “les premières sépultures”. La France des châteaux forts (1987) où l’on découvre le curé présent à la veillée (p. 13), les croisés (p. 17), le pape Clément VI à Avignon (p. 19), le clerc enseignant (p. 30), un mariage (p. 32). Une histoire du Mont Saint-Michel (1985) donne à Pierre Joubert, alors au sommet de son art, l’occasion de nombreuses interprétations de l’histoire religieuse, en commençant par un saint Michel combattant le dragon à sept têtes qui menace la Vierge et l’enfant. Comme à son habitude, l’imagier idéalise les enfants et les jeunes tandis que les adultes, au fur et à mesure qu’ils vieillissent, deviennent pitoyables jusqu’à la caricature...[23] Les moines de Joubert ressemblent à ceux du film Le nom de la rose, adapté de l’oeuvre d’Eco. Les moines chevaliers, comme les militaires en général, sont mieux traités (même s’il y a comme un stéréotype du baroudeur). C’est le cas dans le petit album Nouveau guide de l’héraldique (p. 15).

L’album Une histoire de la France, réalisé à partir d’une série de planches pédagogiques, où Pierre Joubert s’exprime d’une manière différente, plus stylisée, comporte bien sûr les grands moments religieux.

L’histoire est donc un des registres favoris de Pierre Joubert. Les croisades[24], les chevaliers [25], les sacres [26], la construction des cathédrales etc. sont illustrés avec soin, sauf accident comme ce sculpteur de gargouille qui travaille alors que la sculpture est déjà installée (Scout n° 99, 1938).

Pierre Joubert a aussi peint des gouaches devenus des posters : l’arrivée de Bernard de Clairvaux à Cîteaux, et, dans la série “Enfances”, un moinillon enlumineur et le chef de la Croisade des enfants.

Les revues scoutes sont parsemées de dessins à thèmes religieux réalisés par Pierre Joubert. Il ne faudrait pas oublier les ouvrages pédagogiques ou même techniques qui étaient diffusés par les mouvements. La réunion avec l’aumônier [27], les installations du camp avec l’autel et l’oratoire marial [28], les badges et brevets [29], le service de l’autel [30], “chevalerie” [31], Notre-Dame des Eclaireurs, l’Eglise [32]. L’album Louvetorama des Scouts et Guides d’Europe (1985) en est un exemple. La partie religieuse est placée en tête avec de nombreux dessins de P. Joubert.

Quelle place a été retenue pour les illustrations religieuses dans les albums de sélections de l’oeuvre de Joubert ? Le premier, Pierre Joubert, illustrateur de l’adolescence (1ère éd. 1979, 2e en 1985) accorde une petite place si l’on prend le thème au sens large : Baudouin, jeune roi lépreux de Jérusalem (L’Etoile de pourpre de Dalens), des croisés, la bataille de Lépante, quatre scènes de l’Evangile de l’abbé Viot, un pope et une église de Roumanie et, dans la série humoristique “Si les scouts avaient été là !”, la révolte des anges et la faute d’Adam.

La série des quatre albums “Chefs d’oeuvre” de Joubert, édités par Alain Littaye, puis par les éditions Glénat reproduit aussi quelques dessins à thèmes religieux[33].

A l’occasion des cinquante ans de la collection Signe de Piste, en 1987, l’album Les chemins de l’aventure reprenait une sélection des illustrations consacrées à ces romans. Parmi les belles reproductions agrandies, notons : Joël sous les étoiles (p. 14), Une nuit à l’Antonia (15-16), L’étoile de pourpre (20-21), La neuvième croisade (graal [34], 81), La croisade des enfants (bataille, 86), Le prince Eric (couronnement, 159). Cette sélection n’épuise pas le sujet !

Badge d’or : 60 ans de dessins pour le scoutisme, 1922-1982 (L’Orme rond, 1983) reprend en tête, les dessins consacrés à saint Georges, Jeanne d’Arc etc. ainsi que la messe au camp, le pèlerinage au Puy (1942). L’édition allemande : Pierre Joubert, Pfadfinder, The Scouts, Les Scouts (Deutscher Spurbuch- verlag, 1992) n’a retenu que la messe au camp (60), oratoire, prière (89), la communion de la patrouille (91), trois pages sur 138. L’énorme Scouts : recueil d’une vie d’illustration sur le scoutisme : Pierre Joubert (Delaune, 1998, 764 pages) compte un chapitre “Sur les pas de Dieu” (p. 501-516) ; les dessins à caractère religieux sont présents aussi dans les chapitres consacrés à la chevalerie scoute (85-100), au cérémonial (101-132) et il y a quelques dessins dans d’autres chapitres, par exemple “La prière du chef de patrouille” (p. 716).

Pierre Joubert avait publié en 1986 : Souvenirs en vrac. Cet album présente lui-aussi une sélection de dessins, mais il y a beaucoup d’inédits réalisés spécialement. Peu de dessins à thèmes religieux : Jeanne d’Arc... en compagnie d’un indien (p. 40), le Père Forestier perdu dans la nuit du jamboree de Moisson (92), le faire-part de naissance de Jean-Noël Joubert (115) avec une belle représentation signifiant l’enfant don de Dieu ; la page 144 est exceptionnelle, elle regroupe des invitations, images : St François, une crèche, St Rémi, St Dominique, St Pierre Chanel ; et encore, St Georges (p. 156), un ange musicien (157).

Les professionnels du religieux, prêtres, aumôniers, curés, professeurs, moines ne sont pas mieux traités que les autres adultes. Les figures féminines sont plus rares [35].

Cet inventaire sommaire ne donne qu’un aperçu d’un pan important et méconnu de l’oeuvre de Pierre Joubert. Il y aurait à analyser le sens des représentations, le choix des thèmes, l’interprétation qu’en propose l’illustrateur. Une comparaison des Nativité, des Crucifixions ou des représentations mariales ferait apparaître l’évolution graphique et la maîtrise du sens des scènes ou des personnages.

L’illustration religieuse de Pierre Joubert est pour l’essentiel antérieure au concile Vatican II. Doit-elle pour autant être taxée de conservatrice ? Sur un point de fixation, la communion dans la main, il représente Jésus donnant le pain à Pierre dans la main et le pape faisant de même pour Charlemagne [36]...

Joubert servait l’Eglise de son temps et la pédagogie d’un mouvement de jeunes à une époque de son histoire avant les remises en cause des années 60. Ensuite, il n’a que la cinquantaine et sept enfants à élever, il travaillera pour des mouvements scouts traditionnels, mais il réussira aussi à diversifier sa clientèle hors du scoutisme. Ami de Serge Dalens [37] (Yves de Verdilhac, un temps membre de la commission de discipline du Front National), Pierre Joubert ne partageait pas ses idées. Lui se disait “monarchiste de gauche” et il me confiait, après avoir participé à un Forum des chrétiens organisé par Témoignage Chrétien, qu’il en était sorti, avec son épouse, très heureux.

La famille de Pierre Joubert a repris pour son faire-part de décès quelques mots de la conclusion de son album Souvenirs en vrac ; ils disent son humilité et sa foi : “Si mon art a pu, au long de toute ma vie, rallumer de ci, de là, quelques tisons éteints des feux de notre adolescence, que Dieu en soit loué !”

Bernard Stelly

 

Documentation pour connaître Pierre Joubert et son oeuvre. Outre les ouvrages déjà mentionnés :

- Pierre Joubert avec les témoignages de René Follet, Emmanuel Lepage, William Vance et Henri Vernes : A propos de Bob Morane et de Signe de Piste, coll. A propos, Nautilus Editions, 2001, 62 pages.

- Pierre Joubert par Jacques Dutrey,. dans Le collectionneur de Bandes Dessinées, n° 95, 2001, pages 14 à 20.

- Entre plumes et pinceaux : Pierre Joubert. N° spécial de la revue Signe de Piste, n° 55-56, mars 2002, 79 pages.

- Numéro spécial Joubert de la Gazette des amis d’Elor, n° 73, avril 2002, 23 pages.

- Divers sites internet, voir par ex. avec Google.

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[1]P.J. avait cependant illustré Plein jeu de Delsuc, en 1930, 24 petites ill. Et 5 en pleine page. Ces renseignements sont puisés dans l’importante Bibliographie Pierre Joubert de Jacques Dutrey (Ed. Alain Gout, 2e éd. 2001). Rigaux : “Ancien de l’Action populaire, spécialisé dans les questions d’éducation et de formation des jeunes. Rigaux jouera un rôle certain dans le mouvement [scout] naissant et créera la première troupe populaire en banlieue.” Christian Guérin, L’utopie scoute de France, Fayard, 1997, page 93. La thèse du même, Eclaireurs Scouts de France et Signe de Piste : histoire d’un système de représentations (1920-1964), Université Paris X, 1993, 3 volumes, est une relecture critique et décapante, notamment pour ce qui concerne les collections Alsatia. Christian Guérin vient de publier : La collection romanesque du “Signe de Piste” et le sacré, dans la revue Mélanges de science religieuse (Lille, 2002, 4, p. 91-104).

[2]Pseudonyme de Maurice de Lansaye (1909-1996). Secrétaire du Père Sevin et d’Edouard Macédo, il est proche de l’équipe des fondateurs des Scouts de France. Sous le régime de Vichy, il est chargé de la propagande au cabinet personnel du Maréchal Pétain. Auteur de plusieurs romans scouts publiés chez de Gigord, premier directeur de la collection Signe de Piste (Alsatia)

[3]Par exemple, dès le numéro 101 du 15 décembre 1929 où St Georges est parmi les saints proposés en exemple aux scouts, réunis autour de la crèche ; n° 153, page 133 ; n° 175 (15.04.1933) page 147 et une couverture curieuse puisque St Georges, dont on ne sait rien de bien certain sinon qu’il est mort martyr, vers 300, est représenté comme un chevalier du Moyen Age ; n° 31 (20.04.1935), St Georges, à la tête d’une importante troupe de scouts poursuit un dragon caricatural ; n° 184 (avril 1943), St Georges, de nouveau représenté comme un chevalier du Moyen Age, chevauche avec un scout devant lui et deux à l’arrière, le titre : “Avec St Georges, tous ensemble pour la croisade”. N° 207 supplément ; 230, la 4e page de couverture ; 260, page 7 etc. Le retour du 23 avril est célébré moins fréquemment au fil des années.

[4]Réédité par Elor, en 1994, sous le titre : Légendes dorées de saint-Nicolas. Il faudrait comparer avec le texte et les illustrations de la nouvelle édition par Elor, 1994, dont l’exemplaire est momentanément introuvable !

[5]Couverture de Scout n° 300, 1955.

[6]Couverture de Scout n° 235, 1948.

[7]Les mages dirigés par l’étoile en couverture du recueil de contes : Rêves et récits d’Albert Boekholt, 1946, reprise d’une couverture de Scout.

[8]Couverture de Scout n° 255 (1950

[9]L’enfance du Christ, Ed. du Cerf, 2002. En couverture de l’Est Magazine (supplément de l'Est Républicain) du 22 décembre 2002.

[10]Dans le recueil de contes de Jacques Michel, Le foulard de satin, de Gigord, 1933 : L’escoute de Jeanne d’Arc, p. 61-75. Et en couverture du Scout de France n° 134 ; Scout n° 8, page 169 ; n° 33, page 219 ; n° 105 (mai 1938) en couverture etc. Et encore en couverture de la Revue lorraine populaire, numéro 117.

[11]Dans la documentation réunie par Daniel Petit.

[12] Orme rond, 1986, p. 54 et 60. Autres thèmes religieux de cet album : rencontre avec un chartreux (p. 106), audience du pape Léon XIII (p. 115).

[13]Presses d’Ile de France, 1947, p. 90-91.

[14]Fondatrice de la branche “louveteaux” avec Baden Powell, en Angleterre. Née en 1893, décédée après 1981, notice pages 63-65 dans : La mémoire du scoutisme : dictionnaire des hommes , des thèmes et des idées par Louis Fontaine (1999). Elle a publié des ouvrages pédagogiques et des romans traduits au Seuil pour les louveteaux.

[15] Ex. : Les contes de Grimm : le petit chaperon rouge et autres contes, Alsatia, 1943, p. 161 et 163.

[16] La Fusée, Alsatia, 1953, p. 120.

[17] Souvent dans les revues scoutes et dans Bayard : Pâques n° 144 (1959), Assomption en août 1956.

[18] La Bible de Chambertin, Fondal et Bazin, Alsatia, coll. Safari Signe de Piste, 1972, p. 85.

[19] La frontière de Philippe de Baer, Signe de Piste n° 93, Alsatia, 1956, p. 121.

[20] Rimbaud, op. cit., p. 76-77.

[21] Le Bloc 93 de Bruno Saint-Hill, Signe de piste, Alsatia, 1954, p. 95.

[22] Par ex. : Le chant du loup de Philippe de Baer, Signe de Piste n° 51, 1956 ou encore les gouaches pour des calendriers de manécanteries (visibles sur leur site internet).

[23] P.J. devait penser qu’à partir d’un certain âge, on a le visage qu’on mérite. Les milieux sociaux sont clairement distincts ainsi que les méchants. En ce qui concerne les enfants et les jeunes, pas de handicaps, même les lunettes.

[24] Outre L’étoile de pourpre de Dalens, ce thème revient souvent avec celui de la chevalerie, par ex. : Le manteau blanc de Pierre Labat. Voir l’analyse du texte par C. Guérin, article cité.

[25] Thème repris très souvent, ex. : Angus de Michel Tournier, Signe de Piste Ed., 1988. Cf. l’article Les oeuvres fantômes des écrivains célèbres dans le Figaro Magazine, 4 janvier 2003, p. 64-67.

[26] Sacre dans Charlemagne, Grenoble, Dardelet, 1944, dans Le prince Eric, celui d’Yngve, doublure du vrai prince, avec plusieurs versions au trait, au lavis selon les éditions, sacre de Napoléon dans Une Histoire de la France (p. 105) etc. P.J. signale lui-même quelques erreurs dans ses Souvenirs en vrac, p. 148.

[27]Dans Le manoir oublié de Louis Simon, La Hutte, 1944, p. 90. Et Scout 310 (1956) en couverture.

[28] L’îlot du grand étang de Guy de Larigaudie, de Gigord, 1947, p. 18. Home de jeunes de Michel Menu, Scouts de France, pages 58-60. Scout n° 240 (1949) en 4e de couverture.

[29] Par ex. : La ronde des brevets de Marie-Louise Granjon

[30] Etapes de Pierre Delsuc, p. 270-273 dans la 15e éd. Les objets liturgiques, idem p. 278-279.

[31] Thème essentiel de la pédagogie de la période. Ex. : Etapes de Pierre Delsuc, p. 247-261, 10 illustrations.

[32] Etapes, p. 276 (Marie), p. 282-292 (Eglise, sacrements, mission).

[33]L’étoile de pourpre, les Evangiles (vol. 4), le mont Saint-Michel (vol. 3), une scène de sacrifice inca (1, p. 58-59).

[34] P.J. a , sur le tard, participé à des éditions de luxe, notamment Le saint Graal, Ed. du Cadran, 11.500 F !

[35] La malle-poste de la combe aux loups de Jean des Brosses, Alsatia, coll. Joyeuse, 1947, p. 95. Ou L’affaire Stani, Signe de Piste junior n° 32, 1962, p. 129.

[36] Dieu aime les hommes, (1950), p. 35 et L’Escoute n° 197 (juin 1944), p. 87.

[37] Yves de Verdilhac a fait ses études de droit à Nancy où il a commencé une carrière d’avocat et où il était chef scout. Il est l’auteur à succès de la collection Signe de Piste avec des tirages exceptionnels : plus d’un million d’exemplaires du Bracelet de vermeil (Quid 1988), idem pour le Prince Eric. Il est décédé en 1998.

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